Désordres Phototissages & Glitches
Série photographique (extrait 45/127)
Tirages photographiques et textiles (extraits)
Textiles (extraits)
Recueil de poèmes et nouvelles


La série des Glitches et les Faux-tissages ou Photo-tissages qui l’accompagnent, s’appuie sur un constat : notre vie est régie par une série de normes - qui valent pour tous - se caractérisant par leur rigidité, leur répétition, leur systématisme. Des normes susceptibles d’être ressenties, voire subies, comme un maillage étouffant. 
En soulignant, surlignant cet ordre, pour mieux le détourner, en le brouillant, en le bouleversant, apparaît un certain désordre. Et inversement, dans ce désordre, revient l’ordre.

Les Glitches évoquent l’instant de bascule, où, à force de trop de rigueur, de répétitions, le réel devient illisible. Ils explorent un aspect désordonné du réel à travers des photographies de scènes du quotidien brouillées par un capteur défectueux, qui, à force d’utilisations ne parvient plus à capturer le réel tel que nous le percevons.
Celui-ci alterne par plages lumineuses colorées, lignées, sa lecture est placée à un autre niveau, il s’échappe de la norme : norme photographique, perception du réel. Rien ne semble plus comme avant, pourtant c’est le même monde.

Les Faux-tissages ou Photo-tissages, sont des sublimations (impressions) de ces photographies directement sur chaînes, tissages ou amas de fils. Véritables trompe-l’œil, ils semblent aussi bien être tissés lorsque l’objet est manipulé, qu’imprimés à même la feuille lorsqu’il est posé tant ils sont fins. Pour finir,  il ne s’agira toujours simplement que d’une illusion. Ils échappent à la norme photographique et textile pour devenir des objets d’un genre nouveau.











Ma démarche s’articule autour de la création de pièces uniques se basant sur des recherches graphiques et photographiques, dans lesquelles j’interroge la notion de processus.
L’interaction entre technique et nouveaux médias est constante. C’est la mise en place de ces transitions qui m’intéresse, dans une recherche continuelle de nouveaux moyens de détourner l’image, de la modifier, de jouer avec, d’en modifier l’échelle.
Je me sers de l’image pour et par l’image, à travers diverses expérimentations. Le module possède une place très forte dans la finalité de mes projets, et devient souvent la base de mes systèmes.

Ici, je détourne en particulier des techniques de tapisserie (montage de chaîne, tissage simple, sprang) et l’ikat (du malais ikat, «attacher, nouer») : procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est créé en teignant d’abord le fil de trame, ou le fil de chaîne, de toutes les couleurs qui vont y figurer, à des intervalles très précis, de sorte qu’au moment du tissage les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée. En teignant le fil, les parties qu’on veut préserver d’une certaine couleur de teinture sont cachées par un fil qu’on noue sur le fil de la trame. On plonge ensuite le fil dans la teinture. On recommence pour les autres teintes. Par extension, le mot désigne également le tissu qui en résulte.
Le motif final reste toujours un peu «cranté» et c’est ce qui caractérise justement l’ikat.