Série photographique (en cours, extrait 15/80 images)
Film photographique (en cours)
Cette œuvre marque la sortie d’une emprise, elle est un cheminement, une danse de libération vers la reconstruction. Elle traduit mon élucidation de la mécanique de l’emprise lors des différentes étapes de récupération de l’autonomie - du fort intérieur vidé qui reconnecte à soi-même à travers un fragment de créativité intact, au refus soudain de toute nouvelle tentative de venir le remplir, même si le monde paraît soudain dépourvu de sens et qu’il languit d’être comblé. À la reconquête d’un libre arbitre et d’une direction propre.
Cette série d’images est en soi une reprise du pouvoir sur mes projets artistiques, sur ma personnalité, ma dignité, l’estime de moi et une reconnexion à la vie.
La repossession de ma personne.
Dans l’emprise il n’y a plus de désir possible, puisqu’il s’agit avant tout d’une atteinte à l’autre en tant que sujet désirant, toute différence, volonté, élan est aboli. Ce désir peut néanmoins encore se manifester à l’extérieur de cette relation et permettre d’aider à défaire cette aliénation.
De ce constat et de ce premier jalon vers la rébellion, Dans la peau propose de s’égarer dans les représentations du corps, femelle et mâle, à travers une production de la beauté dans les âges.
La frontière entre la chair vivante et le marbre est ici vaporeuse, la vie s’insuffle de toutes parts, les corps figés deviennent vivants, les masques se transforment en visages et les effigies, elles, s’éveillent.
Des corps chargés de tension surgissent, s’animent et se dévoilent, prennent vie et nous parlent de ressentir ce qui depuis longtemps est figé dans leurs chairs prisonnières, nous émeuvent dans leur douceur et leur dureté.
Un temple où il n’y a plus de monopole au désir, où émergent des figures classiques de la beauté mais aussi des représentations diverses, changeantes, des femmes puissantes, dont la force n’est pas gommée, et des hommes délicats, fragiles, vulnérables, des corps désirables sous toutes leurs formes. Des hommes qui retrouvent une corporalité et un pouvoir érotique. Des corps où le genre parfois se perd.
Le film photographique, au format vertical, veut renforcer ce surgissement de vie, accompagné d’une bande son où l’on entend des corps commencer à s’animer, puis s’échauffer, respirer et enfin danser, dans une chorégraphie sonore de renaissance.