Humeurs
Série photographique (extrait 15/94 images)
Recueil de poèmes (extraits)


Humeurs est une série au long court, en plusieurs parties tels les chapitres d’un journal, qui se construit au fil des événements et des rencontres. 

L’eau la parcourt, sous forme liquide, aqueuse ou solide, et vient former un voile, une nappe floue, un écran à une lecture claire de l’image, qui brouille les pistes, efface le modèle en tant que sujet pour laisser place au fil narratif.
C’est une série spontanée, non croquée à l’avance, sans calculs, sans montage, qui prend comme ils viennent, les lieux, objets et personnes croisées quand un nouveau chapitre se dessine.
Une exploration de corps et matières pour rendre tangible une émotion, un vécu, une sensation, quelque chose d’impossible à représenter, et qui s’image dans le flou des ces humeurs, liquides ; ces amas muqueux, ces vapeurs enveloppantes, gelées et lymphes, gouttes projetées, sueur, salive, glaires visqueuses et autres sécrétions… Parfois une référence à la mer vient se greffer à cet ensemble qui se joue à huit-clos, dans des espaces confinés et aseptisés, et ces corps moites, tendus, chargés de leur lourdeur deviennent paysages marins.

Cette transcription d’un état émotionnel cherche à mieux l’identifier.
Si les premiers chapitres dépeignent une violence sourde aux aspects de décomposition, une douleur (Séant), un enfermement teinté d’empoisonnement, l’effondrement mental et la désorientation (Limbes, Suintements) laissent place peu à peu à la couleur et la circulation (Ondoiements), le corps s’efface peu à peu pour n’en devenir que plus présent (Ruissellements).
Jusqu’à la compréhension et la résolution de ce qui se joue dans ce huis-clos.




HUMEURS ET FRACAS(extraits des textes)
 
[...]
Mes coraux sont tapissés de toi
Fragments petits bouts de toi
Jetés ça et là aux quatre vents 
Pèle mêle anémones crevant
Au rythme de mes marées
Battent de toi endémique
Je m’arrache les tripes
Pour te prélever

Je saigne des caillots d’amour
Trop violents au jour
Larmes coquelicots 
Éclatent au sol
Bouillons bouillants
Mon sang
Trop fort pour être dressé 
Trop fier et avide d’être relâché
[...]



HUMEURS ET FRACAS(extraits des textes)

[...]
L’eau me rend à moi je suis enfin vivante 
Les connexions les embranchements 
Se font instantanément 
Dans mon élément là où j’étais gémellaire 
Où l’on était un où j’étais entière 
[...]
Elle m’appelle, m’attire 
Veut m’absorber d’une goulée.
Tout est ralenti figé tel un précipité 
De particules dans le vide du ciel 
Nul besoin de respirer il est si doux 
De me tenir en suspension dans cet oubli 
Les sensations s’estompent
[...]




Vestibulum et dignissim magna. Nullam 
HUMEURS ET FRACAS(extraits des textes)

[...]
Elle émerge d’un mouvement à peine perceptible
De l’onde qui vit d’elle et elle en Elle 
Prend vie en elle autant qu’elle accouche d’Elle
Sa force flotte en un sourire à peine esquissé 
La nudité qui la pare la cuirasse 
Et impose au regard une douce inclination 
Comme une ondée elle émane puis se dérobe, 
Se matérialise s’impose et s’évanouit
[...]




HUMEURS ET FRACAS(extraits des textes)

[...]
Tout s’effondre, expulsée réfractaire
Dégringole dans un couloir de pistils écarlates
Qui battent, danse marine, sanglante
Éclairs, zébrures trouent la membrane claire
De mes yeux originels 
Ma bulle de gelée, racines du ciel, 
Explose
Amphibienne forcée à l’air, mes poumons hurlent
Le sol se précipite à moi dans un tourbillon halluciné 
Cacophonie de couleurs voilées, myriade de sons délavés
[...]





HUMEURS ET FRACAS
(extraits des textes)

[...]
Tout s’effondre, expulsée réfractaire
Dégringole dans un couloir de pistils écarlates
Qui battent, danse marine, sanglante
Éclairs, zébrures trouent la membrane claire
De mes yeux originels 
Ma bulle de gelée, racines du ciel, 
Explose
Amphibienne forcée à l’air, mes poumons hurlent
Le sol se précipite à moi dans un tourbillon halluciné 
Cacophonie de couleurs voilées, myriade de sons délavés
[...]


HUMEURS ET FRACAS
(extraits des textes)

[...]
Elle instille doucement sa douleur douceâtre
Et mon corps fendu pleure son manque dentelé
La nuit bruine glacé le jour pèle ses pierres brûlantes
Et je reste trouée à chaque inspiration fracassante
[...]
Et nos existences éclaboussées en étoiles de boue
Croûtes de sublime échardes plantées à jamais